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Heartbeat city

8:47 par Thierry. Filed under: Infos générales

Heartbeat cityDes Cars, ce groupe de Boston, on ne connaissait («vidéoclipement» parlant) que «You might think», le nec plus ultra dans le genre où l’on voit Rick Ocasek, le leader, poursuivre de ses assiduités une superbe créature. Un clip aux excellents trucages et qui est pour beaucoup dans le succès grandissant des Cars, un des rarissimes groupes dont le look vidéo est aussi bon que la musique. La preuve : «Heartbeat City», une vidéocassette comprenant 8 clips dont 6 tirés du 33 t. du même nom sorti en 84. Autant l’avouer tout de suite : ces derniers morceaux, dont «Drive», «Hello again», «Why can’t I have you» et «You might think» notamment, sont nettement supérieurs aux deux autres («Panorama» et «Shakeit up») qui, s’ils font preuve d’une originalité certaine, n’en pâtissent pas moins d’un manque évident de moyens et d’un côté brouillon assez frustrant à la longue. Mais on oublie rapidement ces très relatives imperfections en découvrant-ou en revoyant-ces pures merveilles que sont «You might think» «Magic» où l’on voit Ocasek marcher sur l’eau d’une… piscine, «Drive» réalisé par le comédien Tim Hutton et dont l’intensité dramatique tranche avec la fantaisie débridée des autres clips. Quant à la vidéo de «Hello again» mise en image par Andy Warhol, le gourou du tout-New York branché, elle bénéficie d’un traitement de faveur puisqu’à la fin de la cassette, un court métrage de dix minutes intitulé «The making of hello again» nous fait entrer dans les coulisses du tournage de ce clip.

Rolling Stones : Rewind

Rolling StonesLe gardien d’un musée de rock s’introduit secrètement dans une chambre dudit musée. La pièce est tapissée de posters, disques et autres reliques se rapportant aux Rolling Stones. Le gardien, alias Bill Wyman, libère son pote Mick Jagger de la vitrine où on l’avait enfermé, et les deux hommes enclenchent le magnétoscope à souvenirs. Défilent alors des archives des sixties mêlées à des clips des années soixante-dix/quatre-vingt. Tel est le point de départ de «Rewind» qui est davantage qu’une cassette de compilation dans la mesure où une solide intrigue relie le tout. De plus, les clips proposés sont tous d’excellente facture. Normal puisqu’ils sont signés Julian Temple, David Mallet et Michael Lindsay-Hogg, rien que des grandes pointures. De prestigieuses signatures visuelles dont on reconnait l’empreinte, surtout ici. Ainsi, on doit à Michael Lindsay-Hogg la quasi-totalité des clips remontant aux années soixante-dix quand, justement, les Stones étaient pratiquement les seuls à en tourner. Citons notamment «Angie» filmé en 1973, «It’sonly rock and roll» (1974) où les Stones, habillés en marins, finissent submergés par un bain de mousse. Un crochet par le Français Freddy Hauser et son « Brown sugar » tourné live à Paris en 1976 et nous en sommes déjà à David Mallet. On doit à ce dernier deux clips tournés en studio («She’s so cold» et «Emotional rescue») et s’appuyant surtout sur les poses de Mick Jagger. Retour ensuite à la case départ et à Lindsay-Hogg qui, en 1981, s’occupe de «Waiting on a friend» et de «Neighbors». Ce clip repose sur un concept original (la caméra-voyeur s’intéresse à la vie des habitants d’un immeuble). Une habile façon ‘ d’annoncer ainsi la série des clips tournés l’an dernier sous la houlette de Julian Temple. «Under-caver», «Too much blood» et «She was hot» sont autant de mini-films au solide scénario et à l’impact certain. La preuve : ils ont eu à subir, à divers degrés, les foudres de la censure télévisuelle britannique qui conteste, par exemple, la violence de «Too much blood». Un clip encore inédit en France et inspiré du fait-divers qui vit un cannibale japonais découper sa dulcinée en petits morceaux. Incroyable mais… clip !

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To Russia with Elton

8:43 par Thierry. Filed under: Infos générales

To Russia with EltonEn mai 1979 (du 21 au 24 au Concert Hall du BolchoT de Léningrad et du 27 au 30 à Moscou), Elton John, accompagné par le percussionniste Ray Cooper, donnait une série de huit concerts en Union Soviétique. Un exploit quand on sait les difficultés rencontrées par les chanteurs de rock occidentaux à se produire dans ce pays. En accord avec les autorités russes, Elton a alors été filmé par la télévision anglaise qui l’a également suivi dans ses déplacements. Le résultat se révèle très probant dans la mesure où le réalisateur transcende le simple filmage de concert en y mêlant des séquences tournées sur le vif à Leningrad ou Moscou. Les fans d’Elton (et tous les autres, précisons-le) retrouveront avec plaisir le chanteur interprétant, seul au piano, «Back in the URSS» deb Beatles en guise d’ouverture de son spectacle, puis «Yoursong», «Daniei», le superbe «Tonight», «Rocket man», «Bennie and the jets» ou «Someone saved my life tonight» parmi tant d’autres. Parmi les moments pittoresques de cette cassette, citons celui où Elton chante «Candie in the wind», son émouvant hymne à Marilyn, dans les studios froids de la télé soviétique ou encore ses pérégrinations sur la Place Rouge où il déambule en veston violet, pantalon jaune et bottes à hauts talons dans l’indifférence générale. Autres moments forts : une réception chic et anachronique à l’ambassade d’Angleterre ou bien l’interview d’un fan moscovite d’Elton montrant fièrement sa collection de disques pirates.

The last waltzThe last waltz

Cela se passait le 6 décembre 1976 à San Francisco, au Winter-land. Ce jour-là, c’est la fête des Grâces, aux États-Unis, le Thanksgiving, c’est aussi le jour qu’avait choisi le Band pour donner son concert d’adieu. Adieu à la scène, à la communauté, aux bonnes vieilles jam. L’histoire du Band avait commencé en 1959, dans le pays des lacs et des montagnes rocheuses, au Canada. Ils accompagnaient alors le king du rockabilly et du country rock : Ronnie Hawkins et s’appelaient simplement : the Hawks. Après avoir traîné ses bottes dans les boîtes et les tavernes du sud des États-Unis, le groupe se sépare de son chanteur, enregistre trois disques avec John Hammond et s’acoquine enfin avec Bob Dylan qu’il accompagne dans une tournée mondiale. Et puis dès 68, le groupe commence à enregistrer ses propres albums. Le succès n’est pas fulgurant, mais on note déjà l’originalité du style puisé dans les richesses traditionnelles et rurales des États-Unis. Le Band multiplie les albums, les tournées et les sessions avec de célèbres rock-stars… jusqu’en 1976 où il se prépare pour sa dernière danse au Winterland. Ainsi va la vie. Une guitare chasse l’autre. Mais avant de rendre définitivement les armes, le Band avait convié pour ce dernier concert quelques-uns de ses amis : Paul Butterfield, Neil Diamond, Eric Clapton, Bob Dylan (of course), Ronnie Hawkins, Emmylou Harris, Van Morrisson, The Staples, Neil ‘Young, Ron Wood, Muddy Waters, etc. Ce fut pour ainsi dire la jam du siècle filmée pour la circonstance par un maître ex-mise en scène, auteur de «Mean Streets» et de «Taxi driver» : Martin Scorsese. Vous imaginez la suite, elle tient dans ce film de 113 minutes qu’il est toujours bon de remettre sur sa platine vidéo.