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Dédé
A la veille de s’engager pour l’Algérie, Cédé (deuxième classe en permission) retourne dans son Midi natal assister au remariage de sa mère. Veuve depuis à peine deux mois, elle épouse Raymond, le frère de feu son époux, au grand dam de Dédé, choqué par tant de précipitation. Une nuit, ledit défunt « apparaît » sans crier gare devant son fils et lui révèle que sa mort, que l’on croyait accidentelle, a été provoquée par Raymond. Cédé n’a alors qu’une idée en tête venger son père… Deuxième long métrage de Jean-Louis Benoit (coscénariste des films d’Arthur Joffé dont « Harem»), « Dédé » est une comédie qui aurait pu être signée Marcel Aymé on pense souvent au « Passe-muraille» tant le cocasse est, ici, étroitement lié au saugrenu. Le réalisateur s’éloigne ostensiblement de la grosse rigolade, adoptant un profil volontiers discret. Malgré quelques faiblesses (reconstitution historique approximative, montage pas toujours heureux), « Dédé » tient la route. Grâce, surtout, à son acteur principal, Luc Thuillier, exemplaire de sobriété (avec une intrigue pareille, le risque de cabotinage était grand, mais Thuillier échappe à ce piège). Le film lui doit beaucoup.